Activisme de Thalbi : octobre 37

Activité Cheikh Taalbi

Tunis le 2 Octobre 1937

Résidence Générale

De la

République Française

A Tunis

 

Direction des affaires

Politiques et commerciales

Afrique – Levant

N° PL. 1559

 

Le ministre Plénipotentiaire

Délégué à la résidence générale de France

A Tunis, à son excellence Monsieur Yvon

DELBOS, Ministre des affaires étrangères

A PARIS

 

Par ma lettre n° I450 en date du 11 Septembre 1957 , j’i signalé à l’attention du département les difficultés qui venaient de s’élever entre Me Habib Bourguiba, chef du Néo-Destour et le cheikh Abdelaziz Taalbi, rejeté à son corps défendant vers le vieux destour. Depuis  cette hostilité n’a fait que s’accentuer et l’accueil dépourvu d’aménité fait au cheikh Taalbi dans le Sahel, par les partisans du néo destour, ne devait pas rester sans lendemain.

En effet, M. Habib Bourguiba a poursuivi sa campagne et exploité ses premiers succès. La première préoccupation du Secrétaire Général du Néo-destour fut de consolider ses positions en associant à sa propagande le Docteur Materi, président du parti, leader pondéré, intègre et unanimement estimé, mais que d’aucuns jugeaient trop tiède et réservé à l’extrême à l’égard du Cheikh Taalbi.

Il fait nécessaire pour cela de manœuvrer le docteur en le menaçant de devenir impopulaire s’il ne se déclarait pas ouvertement hostile au cheikh et peut-être d’éveiller sa jalousie à l’égard du vieux leader destourien.

Habib Bourguiba est parvenu à décider le Docteur Materi à déclarer publiquement son attachement indéfectible au parti qu’il préside. A cet effet, deux réunions ont été tenues séparément à Sousse : pendant que le secrétaire général du Néo-Destour réunit 700 auditeurs dans un local privé où il renouvelle ses attaques contre Taâlbi, le docteur Materi tient séance au siège du parti, devant 400 auditeurs environ devant lesquels il renouvelle sa profession de foi, sa fidélité au néo-destour et son entière solidarité avec les autres leaders du parti.

Le président du néo-destour ne peut cependant s’empêcher de déclarer, dans son discours, qu’il ne cesse de garder son respect au cheikh, bien qu’il ne s’explique pas son attitude « douteuse et ingrate ».

Prudente réserve dont le docteur Materi ne s’est départi en aucun cas et en aucune circonstance, depuis qu’il détient le mandat de chef du néo-destour !

Sa harangue se termine par un appel à la reconnaissance du peuple pour le néo-destour, seul parti ayant obtenu du Gouvernement, les libertés de presse et de réunion pour les tunisiens.

Après que ces déclarations aient été largement diffusées dans la presse arabe du néo-destour et dans les quotidiens sympathisants, Habib Bourguiba reprend, sans relâche, sa lutte d’opposition centre le vieux- destour.

Toutes les cellules de l’intérieur reçoivent, par circulaires, l’ordre de se réunir et de proclamer l’indignité du cheikh Taâlbi, couramment qualifié de « traitre » et de « vendu ».

En même temps, Bourguiba parcourt avec une fougue inlassable, les régions de Kairouan, des Zlass, de Medgez-El Bab, Testour, Bou-Arada, El Aroussa, de Béjà, de Souk El Arba, Souk El  Djedid, la Tabarka, pendant que l’avocat Salah Ben Youssef membre du bureau politique du néo-destour, harangue ses partisans à Robaa et Siliana (contrôle civil de Maktar).

Partout, les leaders lancent leurs violentes attaques contre le Cheikh Taalbi, dont ils s’efforcent de briser le prestige, en même temps qu’ils rehaussent celui du néo-destour en exaltant ses succès et sa puissance. Chaque réunion, chaque tournée, prend invariablement fin, par un appel de fonds, pour la caisse du parti, quêtes souvent fructueuses, en raison du nombre considérable d’auditeurs accourus. Des procès-verbaux sanctionnent les contraventions à l’interdiction des cortèges et réunions publics. Le contrôleur civil de Souk el Arba doit même inviter Bourguiba au respect de la loi ; on s’incline sans trop d’amertume.

De son côté ; le Cheikh Taalbi, désireux de ne pas se laisser supplanter par « des jeunes rénover les effectifs du parti « saffiste » dont il est devenu le chef, continue sa tournée de propagande en visitant cette fois le Nord de la Tunisie. Il y a également dans l’esprit du vieux chef, que ses nouveaux lieutenants Ali Bouhageb et Saleh Farhat, incitent à la prudence, le désir de ne pas capituler devant ses adversaires.  La lutte des deux clans devait, quelques jours après prendre une tournure tragique.

Après une période de répit, à la suite de son échec dans le Sahel, le Cheikh Taalbi a décidé de se rendre à Mateur, où existe une cellule importante du vieux-destour, le 25 Septembre, toujours accompagné de ses gardes du corps, du vieux-destour.

Informés de ce projet, les néo-destouriens de Bizerte, déterminés à s’opposer à cette réunion, se rendent la veille à Mateur, pour prendre des dispositions communes avec la cellule locale du parti.

Le lendemain, plusieurs centaines de militants du néo-destour de Bizerte, de Ferryville et de Béjà, sont sur les lieux.

Les autorisés, contrôleur civil Khalifa et les services de sécurité (police, gendarmerie et Oudjak) sont sur place, prévoyant des désordres sur la voie publique, Gendarmes de l’amirauté et fusiliers marins sont alertés.

Le quotidien arabe « La Nahda » annonce le matin même de cette manifestation, « une réception plus dramatique que celles de Sousse et de M’Saken »….

Le Cheikh arrive à Mateur dans la fin de l’après-midi, escorté de ses amis et pénètre sans encombre dans le local du vieux-destour.

La bagarre éclate quelques instants après : des coups de feu sont tirés aux abords immédiats du local. Les autorités et une partie des services de sécurité se rendent aussitôt sur les lieux, pendant que l’autre partie se lance dans le village, à la poursuite de manifestants.

Le contrôleur civil se transporte en toute hâte avec le Khalifa, le commissaire de police et une dizaine d’agents au devant d’un groupe d’individus qui tendent de regagner la gare de Mateur, pour rentrer à Bizerte.

Le groupe est rejoint sur le pont de l’Oued Djoumine, en pleine nuit,  à quelque distance de la gare et sommé de s’arrêter : les manifestants ripostent par trois coups de feu, tirés sur les autorités qui, heureusement, ne sont pas atteintes. Des arrestations sont aussitôt opérées, grâce à l’arrivée opportune des gendarmes de l’amirauté et des fusiliers marins appelés sur les lieux.

Au moment d’être arrêtés, les agresseurs s’empressent de jeter dans l’oued, les armes de toutes sortes (couteaux, rasoirs, matraques, révolvers) dont ils étaient détenteurs et qui furent d’ailleurs retrouvés dans la suite et remises au juge d’instruction.

Par ailleurs, la gendarmerie de Bizerte, gardait à vue une quarantaine d’individus suspects, arrêtés dans la ville de Mateur et au siège de la C.GT. tunisienne de cette localité.

Le parquet arrivait sur les lieux à 23 heures est commençait aussitôt l’instruction.

Le bilan de la bagarre fut le suivant un mort (une balle dans le ventre) un blessé très grave, hospitalisé à Tunis avec une large blessure au cou par un rasoir) quatre blessés graves par balles rasoirs, poignards et matraques, neuf blessés, pensés au dispensaire et un nombre que l’on peut estimer assez considérable de blessés légers qui ont pu se dérober aux soins du personnel du dispensaire, pour échapper à l’instruction.

Les blessés appartiennent, en grande majorité au vieux destour.

Les dix-neuf individus, sur soixante présentés au Parquet, ont fait l’objet d’un mandat de dépôt et ont été transférés sur Tunis où ils ont été écroués.

L’échauffourée ne devait pas cependant alarmer outre mesure le Cheikh Taalbi qui réunissait le lendemain dans une ferme indigène des environs de Ferryville, 600 adhérents du vieux destour de cette localité : une cinquantaine de néo-destouriens furent admis après un sévère filtrage, à assister à cette réunion.

Le néo-destour s’étant abstenu de toute manifestation aucun désordre ne s’est produit.

A cette réunion, le Cheikh n’a pas ménagé ses critiques les plus amères à Bourguiba.

La « Nahda » du 28 Septembre confirme cette attitude du Cheikh, à qui elle reproche « de déclarer que le néo-destour, enclin à la politique d’étapes et à la collaboration avec le gouvernement démocratique, a violé un des principes essentiels du destour…. ».

Le calme le plus complet règne, en ce moment à Bizerte mateur et Ferryville, grâce aux mesures énergiques et immédiates prises par les autorités.

La bagarre de Mateur a cependant provoqué dans toute la régence, une forte émotion parmi la population tunisienne qui a attendu, pendant les heures qui ont suivi l’échauffourée, les réactions du gouvernement.

Mais, ces incidents ont surtout révélé l’organisation au sein du néo-destour, de groupements armés, mis sur pied et transportés sur les lieux grâce à une action rapide et concertée, (organisation dont le vieux-destour ne manquera pas à son tour, de s’inspirer) et qui risque de créer, à l’occasion, d’autres conflits.

Les réactions de l’opinion tunisienne en présence des évènements de Mateur sont assez inanimées. L’attitude des partisans du néo-destour est sévèrement jugée. Ces incidents peuvent être de nature à ramener vers le parti saffiste des partisans qu’avait attirés et convaincus l’éloquence d’Habib Bourguiba. Mais ce parti ne pourra, tout au moins avant longtemps, acquérir une influence équivalente à celle du néo-destour. Par ailleurs, dans toutes les localités où les conférences du cheikh Taalbi étaient annoncées et notamment à Béjà, à Teboulba, à Zaghouan, des notables tunisiens, effrayés par les incidents de Mateur demandent le renvoi des réunions.

Dans l’attente des luttes nouvelles, le parti du vieux-destour vient d’installer tout récemment son siège local dans un grand immeuble du quartier Halfaouine à Tunis.

Le rez de chaussé comprend quatre grandes pièces et un vaste patio, réservés aux réunions du parti. Le premier étage recevra les services de direction et d’administration du journal « El Irada » feuille hebdomadaire du parti, qui deviendrait quotidienne à compter du 1er Octobre prochain.

Des appels de fonds sont lancés aux membres et sympathisants du vieux-destour pour faire face aux frais d’aménagement et d’installation de son alège.

 

 

 

Tunis le 9 juillet 1937

 

Police Tunisienne

Le directeur de la Sûreté Publique,

à Monsieur le Résident Général de France,

à Tunis

 

N° Sté 8l2/5

Politique musulmane

A/S. arrivée du Cheikh Taâlbi

 

 

J’ai l’honneur de vous rendre compte que le Cheikh Taâlbi, agitateur politique tunisien, est arrivé hier à Tunis par le paquebot « G.G. Jonnart » à 15 h45.

J’avais fait mettre en place, 1 h.1/2 avant l’arrivée du bateau, un service d’ordre, réparti en cinq secteurs, organisé sur l’itinéraire suivant, que j’avais amené les organisateurs à adopter :

Débarcadère du port, av. Stephen Pichon, place Jules Ferry, av. Gambetta, angle de la rue de la Marne, av. de Lyon, place Bab-el-Khadra, rue de la Verdure, rue El Hafir, rue Zaouia Bekria et place Bab-Souika.

Chaque secteur était confié à un commissaire de police qui disposait d’agents et d’inspecteurs.

J’avais en outre donné comme consigne générale : « Veiller au maintien de l’ordre, en canalisant la foule et en évitant soigneusement les heurts et les incidents ».

Une trentaine d’inspecteurs de la Sûreté avaient été placés sur le parcours pour surveiller l’attitude de la foule et, le cas échéant, seconder les gardiens de la paix.

Dès 13 h., de nombreux sympathisants néo-destouriens se dirigeaient par petits groupes vers le port en vue d’assister à l’arrivée du Cheikh Taâlbi et vers 15 h. 7.000 indigènes se pressaient contre les grilles qui défendaient l’espace du quai et la … transat à tique.

N’ont eu accès sur les quais que les sociétés suivantes : « L’Etoile scoute » commandée par Hassouna Zaouali ; « Le Croissant scout » commandé par El Hedi El Ouartani ; « La Jeunesse libérale néo-destourienne » commandée par Allala El Aouiti ; « La Musulmane » (Sections gymnastique et musicale) ; « La Jeunesse néo-destourienne de La Goulette et de Radès », ainsi que les délégations de toutes les organisations tunisiennes et du Grand Conseil, représentées par M. M. Sadok Tlatli et Mohamed Rassaâ.

Dès que le « G.G. Jonnart » entre dans le bassin du port, il est salué par de frénétiques applaudissements de la foule qui augmente continuellement en nombre. Pendant la manœuvre d’accostage on aperçoit le Cheikh Taâlbi sur le pont des 2èmes classes, agitant un mouchoir bleu, entouré de son fils de Me Salah B. Youssef et Ferid Bourguiba, neveu de Habib Bourguiba, étudiant en France.

Le leader tunisien est l’objet de vibrantes acclamations, tandis que les groupements rangés sur le quai et une grande partie de la foule entonnent des hymnes nationalistes (hymnes destouriens, de la jeunesse néo-destourienne, de l’Indépendance tunisienne et de l’Indépendance Nord-africaine).

Dès que l’échelle est placée, le membres du Conseil politique, Habib Bourguiba et le Dr. Materi, montent à bord du paquebot pour rejoindre le chef Taâlbi, suivis par les représentants de la presse de Tunisie.

Habib Bourguiba s’adresse au leader en ces termes : « Au nom de la nation tunisienne, représentée ici sur les quais par cette foule énorme que vous apercevez, nous vous souhaitons la bienvenue et nous nous félicitons nous-mêmes de ce jour béni qui vous permet de venir le peuple tunisien ».

Immédiatement après, le Dr. Materi articule :

« Bienvenue au Grand leader, père de la renaissance de tunisienne »

Puis, dans la salle des réceptions, le Cheikh Taâlbi reçoit les journalistes de la presse tunisienne, auquel il affirme la fraternelle affection de l’Orient arabe, notamment l’Égypte, la Syrie, la Palestine et l’Irak, pour la Tunisie, dans tous ces pays saluent sincèrement la renaissance, surtout au moment où le monde arabe se réveille dans une aube nouvelle.

Il formule ensuite des voeux afin que le peuple tunisien, à l’heure actuelle sorti de sa torpeur, poursuive sa noble action.

À quoi, Habib Bourguiba répond : « ce que tu a semé a été fécondé ».

À sa descente du bateau, des gerbes de fleurs offertes au Cheikh par l’association des écrivains et auteurs et le syndicat des patrons épiciers, luis sont présenté par deux petites filles habillées à la mode de tunisienne, tandis que « Musulmane » joue des hymnes patriotiques chantés en chœur par la foule.

La sortie s’effectue assez lentement en raison du grand nombre de personnes voulant approcher le leader et le cortège est péniblement constitué comme suit, rue Christophe Colomb : les musiques de « La Musulmane » et de « La Naceuria » ouvrent la marche, suivi d’une trentaine de cyclistes de la « jeunesse libérale néo-destourienne », derrière lesquelles viennent cinq voitures transportant les membres du conseil politique, des délégations des cellules néo-destouriennes de l’intérieur, Le Cheikh Taâlbi, son fils, Habib Bourguiba, sa femme le Dr. Materi.

Arrivé à la hauteur de la statue Jules ferry, la tête du cortège rompt le barrage et entre, avec un millier de manifestants, sur la chaussée nord de l’avenue Jules ferry, tandis que les cyclistes et les boy-scouts qui encadrent les voitures passent avenue Gambetta.

Là, la foule est tellement dense que les voitures ne peuvent avancer et que Habib Bourguiba et le Dr. Materi sont obligés de descendre à plusieurs reprises pour inviter les manifestants à plus de modération.

Après une bousculade assez vive entre ces derniers et les boy-scouts assurant le service d’ordre, les voitures peuvent s’échapper et se diriger vers la place aux légumes, par la rue de la Marne, l’av. de Lyon et la rue de la verdure. À cet endroit le cortège se divise en trois tronçons qui s’engagent respectivement rue Hammam-Remini, rue Souki belkhir et rue El Hafir. La voiture emmenant le Cheikh Taâlbi emprunte cette dernière voie pour arriver au domicile du leader, 20 rue Souk-Es-Seghir, par la rue Zaouia-El-Bekria.

À noter que les princes Mong bey, fils du bey du camp et son fils Mohamed bey, qui attendaient le Cheikh Taâlbi, rue Zaouia-El-Bekria, ont dû quitter les lieux sous la pression de la foule.

Tandis que le Cheikh entre chez lui pour embrasser les siens, le Dr. Materi invite la foule qui encombre la rue à se disperser et se rend place Bab-souika où, monté sur le capot d’une voiture automobile, il déclare aux manifestants que le Cheikh Taâlbi avait dû rentrer chez lui très fatigué, fatigue due en grande partie à leur indiscipline et que le leader recevrait le lendemain et les jours suivants au siège du parti, rue du Tribunal.

La foule se disperse ensuite très lentement.

À 17 heures 45, le Cheikh Taâlbi accompagné de Bourguiba, Salah b. Youssef et Bahri Guiga, arrive au local néo-destourien où attendent déjà les nombreuses délégations des cellules de l’intérieur des différentes organisations tunisiennes invitées spécialement.

De nombreux militants munis de cartes d’invitation ne peuvent entrer dans le local dont les portes doivent être fermées.

Habib Bourguiba remercie tout d’abord les diverses organisations de leurs sentiments à l’égard du fondateur du Destour et retrace en ces termes la vie de lutte menée par le leader :

« Lorsque le Cheikh Taâlbi quitta la Tunisie, il laissa derrière lui des vipères et des scorpions (allusion à ses adversaires de l’époque) et si nous n’avions pris soin nous-mêmes de nous en éloigner, lorsque nous avons pris en main la direction du mouvement béni, il n’est pas douteux que le Cheikh aurait trouvé aujourd’hui en rentrant, les Tunisie à jamais annexée à la France ».

L’orateur dit ensuite qu’il ne doute pas un seul instant que le Cheikh Taâlbi souscrira entièrement au programme du néo- Destour et le soutiendra, ce qui déchaîne de vraiment applaudissements et cris de : « A bas les traîtres ! » (Allusion aux vieux destouriens).

Pour terminer, Bourguiba excuse le Cheikh Taâlbi indisposé de ne pouvoir serrer la main à tout le monde et précise qu’il se tiendra au local, le lendemain matin dès 9h., l’après-midi à partir de 16h. à la disposition de tous et qu’enfin un grand meeting aurait lieu dimanche 13 et., à Gambetta-Park.

 

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